
Restaurer des manuscrits inondés comportant des encres ferrogalliques : le cas d’un recueil d’écriture de Sébastien Gangneux le Jeune (1781-1783)
Ce travail aborde la restauration d’un ouvrage manuscrit ayant subi, de manière indirecte, un dégât des eaux : l’ouvrage n’a pas été immergé, mais est resté quatre à cinq jours au-dessus du niveau de l’eau. L’humidité élevée a provoqué une migration des encres ferrogalliques au verso et autour des inscriptions. L’ouvrage a été congelé et la question se pose de savoir s’il peut être décongelé sans risque de migrations supplémentaires. Pour y répondre, nous avons
étudié le comportement de papiers test imprégnés de bathophénanthroline et d’un ensemble de manuscrits sans valeur, exposés à de fortes humidités (proches de 100 %). En deçà de un à deux jours d’exposition à 100 % HR, le risque de reprise de migration existe si l’on congèle le document et qu’on l’expose encore, après dégel, à 100 % HR. En revanche, au-delà de un à deux jours, les migrations d’encre semblent se stabiliser et ne reprennent pas après décongélation.
Le manuscrit a donc été décongelé progressivement à l’air, sans précautions supplémentaires. Pour limiter la future fragilisation du papier par les encres qui ont migré, il a été traité au phytate de calcium et à l’hydrogénocarbonate de calcium.
Article issu du Support/Tracé n°19, disponibe en téléchargement immédiat.
Mots-clefs :
- Dégât des eaux, inondation
- Encres ferrogalliques et métallogalliques
- Congélation/décongélation
- Risques de migration
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